Le Fils de l’Homme

La conception immaculée et la naissance du Fils de Dieu

Message du Fils de l’Homme.

Il ne faut pas considérer la conception immaculée du seul point de vue physique, mais avant tout dans un sens purement spirituel, comme c’est le cas de nombreux événements relatés dans la Bible. Seul celui qui reconnaît et ressent intuitivement l’existence effective et la vivante activité du monde spirituel peut trouver la clé qui lui permet de comprendre la Bible, et seule cette compréhension peut rendre la Parole vivante. Pour tous les autres, la Bible restera à jamais le Livre aux sept sceaux.

Considérée du point de vue terrestre, est immaculée toute conception qui, procédant d’un Amour pur, s’accomplit en un fervent élan vers le Créateur. Des pulsions sensuelles ne sont pas à l’origine de semblable conception ; au contraire, elles ne sont là que pour l’accompagner. Cette attitude est en fait si rare qu’elle méritait d’être tout particulièrement mise en évidence. L’Annonciation fut la garantie que les pulsions sensuelles seraient reléguées à l’arrière-plan ; voilà aussi pourquoi elle fait l’objet d’une mention toute particulière. En effet, sans l’Annonciation, un maillon de la chaîne des processus naturels et de l’étroite collaboration avec le monde spirituel ferait défaut.

La vierge Marie, pourvue dès le départ de tous les dons qui devaient lui permettre d’accomplir sa haute mission, fut guidée spirituellement pour rencontrer à l’heure dite des personnes profondément pénétrées des révélations et des prophéties relatives à la venue du Messie. Telle fut sur Terre la préparation initiale de Marie, celle qui la poussa à s’engager sur la voie de son véritable but et lui fit connaître tout ce qui devait un jour lui permettre de jouer elle-même un rôle si important sans qu’elle en soit personnellement consciente à ce moment-là.

Le bandeau posé sur les yeux des élus n’est toujours desserré que progressivement et avec précaution afin de ne pas intervenir trop tôt dans l’évolution nécessaire ; toutes les étapes intermédiaires doivent en effet être intégralement vécues afin que l’accomplissement puisse finalement se réaliser. Une prise de conscience prématurée de la mission proprement dite laisserait subsister des lacunes dans l’évolution, et ces lacunes rendraient plus pénible l’accomplissement ultérieur.

Avoir les yeux constamment fixés sur le but final ferait courir à l’être humain le danger d’avancer avec trop de précipitation. Ce faisant, il négligerait bien des choses ou apprendrait trop superficiellement ce qui doit être vécu avec un sérieux absolu en vue de l’accomplissement de sa mission proprement dite. Or, l’être humain ne peut vivre avec sérieux que ce qu’il considère à chaque fois comme sa véritable mission dans l’existence. Il en fut de même pour Marie.

Lorsqu’arriva le jour où elle fut prête intérieurement et extérieurement, elle devint voyante et reçut aussi le don d’entendre à un moment où elle se trouvait dans un état de détente totale et d’équilibre intérieur parfait ; en d’autres termes, elle s’ouvrit en son for intérieur au monde de l’au-delà et vécut l’Annonciation décrite dans la Bible. Ainsi tomba le bandeau, et c’est en pleine conscience qu’elle aborda sa mission.

L’Annonciation fut pour Marie une expérience spirituelle tellement considérable et tellement bouleversante que, dès cet instant, toute la vie de son âme en fut remplie. Désormais, elle ne fut plus orientée que vers cette unique direction : être autorisée à espérer une éminente Grâce divine. Cet état d’âme qui suivit l’Annonciation était voulu de la Lumière afin de refouler d’emblée, loin à l’arrière-plan, toute basse pulsion et de préparer le terrain où puisse se former le pur réceptacle physique (le corps de l’enfant) destiné à une conception spirituelle immaculée. Grâce à cet état d’âme de Marie – état d’une extraordinaire intensité – la conception physique, qui eut lieu conformément aux Lois de la nature, fut une conception « immaculée ».

Que Marie ait déjà été pourvue de tous les dons nécessaires à sa mission, qu’elle ait donc été choisie dès avant sa naissance pour devenir la mère terrestre de Jésus, le futur Messager de la Vérité, voilà qui n’est pas difficile à comprendre pour celui qui a quelque connaissance du monde spirituel et de son activité aux ramifications multiples, une activité qui s’étend facilement sur des millions d’années lorsqu’il s’agit de la préparation d’événements importants.

En de telles circonstances, ce corps d’enfant en cours de développement, réceptacle d’une extrême pureté, réunissait les conditions terrestres nécessaires à l’incarnation qui a lieu au milieu de la grossesse ; il s’agissait d’une « conception spirituelle immaculée ».

Or, il ne s’agit pas dans ce cas d’une de ces nombreuses âmes ou étincelles d’esprit en attente d’incarnation qui souhaitent parcourir une existence terrestre afin de poursuivre leur évolution ou qui sont tenues de le faire.

Leur corps (ou vêtement) de matière subtile se trouve plus ou moins terni, donc maculé, ce qui obscurcit la liaison directe avec la Lumière et, par moments, la coupe complètement.

Dans ce cas précis intervint un processus d’irradiation émanant de Dieu et offert par Amour à l’humanité qui errait dans les ténèbres. Cette irradiation était suffisamment puissante pour que la liaison directe avec la Lumière originelle ne soit jamais interrompue.

C’est grâce à cet Être unique que s’établit entre la Divinité et l’humanité une liaison étroite semblable à une colonne de Lumière d’une pureté et d’une force intarissables sur laquelle tout ce qui est vil devait obligatoirement glisser. C’est ainsi qu’apparut la possibilité de transmettre la Vérité inaltérée puisée dans la Lumière, de même que la force nécessaire à l’accomplissement d’actes en apparence miraculeux.

Le récit des tentations dans le désert montre à quel point les efforts déployés par les courants ténébreux dans le but de souiller se heurtèrent à la pureté de l’intuition sans pouvoir causer de dommages.

Après la conception physique immaculée de Marie, l’incarnation venue de la Lumière put donc s’effectuer au milieu de la grossesse avec une intensité qui ne tolérait pas qu’une souillure intervienne sur les plans intermédiaires se trouvant entre la Lumière et le corps maternel, ce qui permit une « conception spirituelle immaculée ».

Il est donc parfaitement justifié de parler d’une conception immaculée intervenant à la fois sur le plan physique et sur le plan spirituel sans qu’il soit nécessaire de contourner ou de modifier pour ce cas particulier une Loi de la Création ou encore d’en instaurer une nouvelle.

Toutefois, l’être humain ne doit pas penser qu’il y a là une contradiction avec la prophétie selon laquelle le Sauveur devait naître d’une vierge.

Seule l’interprétation erronée du terme « vierge » figurant dans la prophétie est à l’origine de cette contradiction. Lorsque la Bible parle d’une vierge, il ne saurait être question d’une notion limitée et encore bien moins du sens que l’on donne officiellement à ce mot ; au contraire, il ne peut s’agir que d’un concept humain pris dans un sens général.

Un point de vue borné obligerait à constater qu’une grossesse et une naissance – sans même parler de la procréation – excluent d’emblée la virginité au sens habituel du terme. Or, ce n’est nullement ce que veut dire la prophétie. Elle signifie que le Christ devait obligatoirement être le premier-né d’une vierge, c’est-à-dire d’une femme qui n’a encore jamais été mère. Dans ce cas, tous les organes indispensables au développement du corps humain sont vierges, c’est-à-dire qu’ils n’ont jusqu’alors jamais fonctionné à cette fin et que ce corps n’a encore porté aucun enfant. Pour chaque premier né, il va de soi que les organes du corps maternel sont encore vierges. Pour une prophétie d’une telle portée, ceci pouvait seul entrer en ligne de compte parce que chaque prophétie ne s’accomplit que selon la stricte logique des Lois à l’œuvre dans la Création et est toujours donnée conformément à cette prévision digne de foi.

La prophétie parle donc du « premier enfant », d’où la distinction entre « vierge » et « mère ». Aucune autre différence n’entre en ligne de compte puisque les concepts de vierge et de femme résultent exclusivement d’institutions purement publiques ou sociales relatives au mariage, ce dont une telle prophétie ne tient absolument pas compte.

Si l’on considère la perfection de la Création qui est l’oeuvre de Dieu, la procréation est un acte absolument nécessaire, car l’Omnisagesse du Créateur a, dès l’origine, tout institué dans la Création, si bien qu’il n’est rien de surabondant ou de superflu. Quiconque est d’un avis différent affirme en même temps que l’œuvre du Créateur n’est pas parfaite. Il en va de même pour celui qui prétend que la naissance du Christ s’est déroulée sans qu’intervienne une procréation normale prévue par le Créateur pour l’humanité. Or, il a fallu que s’accomplisse une procréation normale grâce à un être humain de chair et de sang. Même dans ce cas !

Tout être humain qui en est véritablement conscient glorifie ainsi son Créateur et Seigneur bien davantage que ceux qui admettent d’autres éventualités. Les premiers font preuve d’une confiance tellement inébranlable dans la Perfection de leur Dieu qu’ils sont convaincus que toute dérogation ou modification apportée aux Lois arrêtées par Lui relève d’une impossibilité absolue. Et cette foi-là est la plus grande ! Tous les autres événements qui se déroulent dans la Création vont d’ailleurs entièrement dans ce sens. Le Christ se fit homme sur cette Terre. En prenant cette décision, Il se trouva dans l’obligation de se soumettre Lui aussi aux Lois voulues par Dieu pour la procréation dans la matière dense, puisque la Perfection divine l’exige.

Prétendre à ce sujet que « rien n’est impossible à Dieu » constitue une explication vague qui est loin d’être satisfaisante. En effet, cet adage a une fois de plus un tout autre sens que celui qu’imaginent tant d’êtres humains dans leur indolence. Il suffit de dire que l’imperfection, l’illogisme, l’injustice, l’arbitraire et bien d’autres choses encore sont impossibles à Dieu pour réfuter l’interprétation littérale que l’on donne généralement à ces paroles. On pourrait également soutenir que si de ce point de vue rien n’est impossible à Dieu, Il aurait tout aussi bien pu, d’un seul acte de volonté, rendre croyants tous les êtres humains de la Terre ! Dès lors, Il n’aurait pas eu besoin d’imposer à Son Fils de se faire homme, L’exposant ainsi aux maux de cette Terre et à la mort sur la Croix. Cet énorme sacrifice aurait alors pu être évité.

Mais que les choses se soient passées comme elles se sont passées témoigne de l’inflexibilité des Lois divines en vigueur dans la Création depuis le commencement. En raison de leur perfection, toute intervention visant à les modifier de force d’une façon ou d’une autre est impossible.

Des contestataires aveugles et obstinés pourraient, là encore, objecter que la manière dont les choses se sont déroulées était la Volonté de Dieu. Cela est parfaitement exact mais n’apporte pas pour autant la preuve du contraire. En réalité, cela revient plutôt à admettre les motifs exposés précédemment, sous réserve toutefois que l’on renonce à une interprétation naïve et que l’on se range à une explication plus sérieuse, comme l’exigent incontestablement tous les sujets d’ordre spirituel.

Telle était la Volonté de Dieu ! Toutefois, cela n’a rien à voir avec un acte arbitraire. Au contraire, cela ne signifie pas autre chose qu’une confirmation des Lois établies par Dieu dans la Création ; elles renferment Sa Volonté et, par voie de conséquence, exigent que l’on s’adapte à elles sans restrictions ; elles ne tolèrent aucune dérogation ni déviation. C’est précisément dans la nécessité de se conformer aux Lois que se révèle et se manifeste incontestablement la Volonté de Dieu. Si tel n’avait pas été le cas, Jésus n’aurait pas eu besoin, après tout, de naître d’une femme terrestre. Il aurait tout aussi bien pu apparaître tout à coup !

Voilà pourquoi le Christ Lui-même a dû se plier à toutes les Lois de la nature, c’est-à-dire à la Volonté de Son Père, pour mener à bien Sa Mission.

Qu’Il l’ait fait, c’est ce dont témoigne Son existence entière : Sa naissance et Sa croissance normales, la faim et la fatigue qu’Il connut Lui aussi, Ses souffrances et, pour finir, Sa mort sur la Croix. Lui aussi fut soumis à toutes les vicissitudes auxquelles un corps humain est assujetti sur cette Terre.

Pourquoi seule la procréation aurait-elle dû être différente alors qu’il n’y avait là aucune nécessité absolue ? C’est précisément parce que tout s’est accompli de façon naturelle que la Mission du Sauveur s’en trouve encore grandie et en aucun cas diminuée ! De même, Marie n’en fut pas moins comblée de grâces pour accomplir sa haute mission.