Le Fils de l’Homme

Tout est accompli !

Message du Fils de l’Homme.

Tout est accompli ! Cette Parole si lourde de sens prononcée par le Fils de Dieu fut relevée par l’humanité et présentée par celle-ci comme la conclusion de l’œuvre de Rédemption, comme le couronnement d’un sacrifice expiatoire offert par Dieu pour racheter tous les péchés des hommes de la Terre.

C’est donc en frémissant de gratitude que les chrétiens croyants se laissent pénétrer de la résonance de ces paroles et un profond soupir exprime leur sentiment de bienheureuse sécurité.

Pourtant, dans ce cas, le sentiment n’a aucun fondement réel, il n’est fait que d’illusions. Une question angoissante, plus ou moins dissimulée, se pose toujours à ce sujet pour chaque âme humaine : Comment un si grand sacrifice fut-il possible de la part de Dieu ?

L’humanité a-t-elle pour Lui une si grande valeur ?

Et cette question angoissante est justifiée ; car elle vient de l’intuition et doit être un avertissement.

L’esprit, devant cette question, se cabre et veut parler par la voix de l’intuition. C’est bien pourquoi cet avertissement ne se laisse jamais apaiser par les vains discours qui veulent expliquer que Dieu est Amour et que 1’Amour divin demeure, pour les êtres humains, une notion insaisissable.

Par de telles paroles, on tente de combler des lacunes laissées par le manque de connaissance.

Mais le temps des palabres est maintenant révolu. Il faut à présent que l’esprit s’éveille ! Il le faut : il ne lui reste plus d’autre choix.

Quiconque, en un domaine qui traite du salut des hommes, se contente de vains prétextes, témoigne de sa propre paresse d’esprit face aux questions les plus importantes de cette création. Il témoigne en même temps de son indolence et de l’indifférence qu’il manifeste envers les Lois de Dieu qui y reposent.

Tout est accompli ! Tel fut le dernier soupir de Jésus lorsque s’acheva Sa vie terrestre et, avec elle, les souffrances qui Lui furent imposées par les hommes !

Non pas pour les hommes, ainsi que ceux-ci veulent le faire croire dans leur inqualifiable présomption, mais par les hommes ! Ces paroles exprimèrent Son soulagement de voir Ses souffrances prendre fin et confirmèrent particulièrement le poids des tourments qu’Il avait déjà subis.

Par ces paroles Il ne voulut accuser personne car, étant l’incarnation de l’Amour, jamais Il n’aurait accusé. Mais malgré tout, ici comme partout ailleurs, les Lois de Dieu agissent, inébranlables, inexorables. Et, dans ce cas précisément, avec une rigueur redoublée.

Car, conformément à la Loi, cette immense souffrance exempte de haine retombe au centuple sur ceux qui en sont les auteurs !

L’homme ne doit pas oublier que Dieu Lui-même est aussi Justice dans Son intangible Perfection. En douter, c’est se rendre coupable de sacrilège : c’est bafouer la Perfection de Dieu !

Dieu est la Loi vivante et inflexible, d’éternité en éternité !

Comment un être humain peut-il oser mettre cette Perfection en doute en souhaitant que Dieu accepte l’expiation d’une faute par quelqu’un qui n’a pas donné lui-même naissance à cette faute dans la création, par quelqu’un qui n’en est pas lui-même l’auteur !

Pareille chose n’est même pas possible sur le plan terrestre : combien moins encore dans la sphère divine ! Qui donc parmi vous, hommes, admettrait la possibilité qu’un juge sur Terre soit capable de faire exécuter sciemment un homme complètement innocent à la place d’un assassin pour, ensuite, libérer sans conditions le véritable coupable ! Pas un seul d’entre vous n’approuverait une telle aberration ! Cependant, lorsqu’il s’agit de Dieu, vous acceptez semblables propos sans même vous en défendre, fut-ce dans votre for intérieur !

Vous les accueillez même avec gratitude et tentez constamment d’étouffer comme injustifiée la voix qui s’éveille en vous pour vous inciter à la réflexion !

Je vous le dis : l’activité des Lois vivantes de Dieu ne prend aucunement en considération les opinions erronées auxquelles vous essayez de vous abandonner contre votre propre conviction. A présent cette activité retombe au contraire lourdement sur vous et déclenche en même temps les conséquences du sacrilège que constitue votre fallacieuse façon de penser ! Éveillez-vous afin qu’il ne soit pas trop tard pour vous ! Arrachez-vous à l’effet engourdissant de telles opinions qui, jamais, ne pourront être mises en accord avec la Justice divine ; sinon, il se pourrait que cette somnolence indolente devienne pour vous un sommeil mortel dont la mort spirituelle est la conséquence inéluctable !

Vous imaginiez jusqu’à présent que la Divinité devait impunément se laisser bafouer et persécuter tandis que vous, hommes de la Terre, revendiquiez pour vous-mêmes la véritable Justice ! Voilà, d’après vous, ce que serait la grandeur de Dieu. Vous Lui permettez de souffrir pour vous et vous attendez des faveurs de Sa part en échange du mal que vous Lui faites ! Vous qualifiez une telle attitude de divine parce que, selon vos notions, seul un Dieu en est capable.

De ce fait, vous présentez l’homme comme étant beaucoup plus juste que Dieu Lui-même ! Vous ne voulez reconnaître en Dieu que tout ce qui est invraisemblable, mais uniquement lorsque cela vous profite au maximum ! Jamais autrement ! Sinon vous en appelez tout de suite au Dieu juste lorsque les circonstances tournent en votre défaveur !

Il faut tout de même que vous reconnaissiez la puérilité d’une conception aussi partiale ! Le rouge de la confusion doit vous monter au front pour peu que vous fassiez l’effort d’y réfléchir sincèrement !

Selon vous, Dieu, par son indulgence, cultiverait donc et renforcerait ce qui est vulgaire et vil ! Insensés que vous êtes, recevez la Vérité :

L’action de Dieu, en cette création, ne s’exerce sur les créatures – donc également sur vous – que par les Lois d’airain qui y sont solidement ancrées depuis les origines ! Elles sont inflexibles et intangibles et leur action s’exerce toujours avec une certitude infaillible. Elle est en même temps irrésistible et broie ce qui veut s’opposer à elle au lieu de s’adapter sciemment au rythme de ses vibrations.

Or, le savoir est humilité ! Car celui qui possède le vrai savoir ne peut jamais exclure l’humilité. Autant dire que c’est une seule et même chose. Avec le vrai savoir, l’humilité devient effective comme une conséquence toute naturelle. Là où il n’y a point d’humilité, il n’y a point non plus de vrai savoir :

Or, l’humilité est liberté ! Ce n’est que dans l’humilité que réside pour chaque esprit humain la véritable liberté !

Que ces paroles vous servent de guide ! Et n’oubliez jamais plus que l’Amour de Dieu est inséparable de la Justice !

De même que Dieu est Amour, de même est-Il aussi la Justice vivante ! Car Il est la Loi !

Acceptez enfin cette réalité et, dorénavant, faites-en constamment la base de toutes vos réflexions. Jamais vous ne manquerez alors la voie exacte qui vous mène à la conviction de la grandeur divine. Vous la reconnaîtrez en observant votre entourage et les divers faits de la vie quotidienne !

Soyez donc vigilants en esprit !